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Le cheval et l’éthologie : mon expérience

Après avoir passé deux décennies à travailler avec les chevaux en tant que cavalière, monitrice et gérante de structure équestre, j’ai eu envie de rencontrer des éthologues qui étudiaient le cheval.

Tout d’abord, j’ai compris que le mot « éthologie » en France avait cette bizarrerie de définir des pratiquants très différents les uns des autres. D’un côté, il y avait l’école américaine enseignant des méthodes spécifiques à leur culture équestre outre-Atlantique et de l’autre, des scientifiques faisant partie de la très sérieuse université française.

J’ai préféré choisir la science. A mes yeux, elle me permettait de mieux définir l’origine des informations que l’on me donnait sur le cheval.

A partir de ce jour, ma vie fut une suite de rencontres toutes plus enrichissantes les unes que les autres. J’ai travaillé au sein de l’équipe de recherche de l’ANR COW (Animal au travail) où éthologues, anthropologues, sociologues et philosophes ont ouvert le champ de nouvelles voies de réflexions.

Mais, la rencontre la plus extraordinaire que j’ai faite est celle avec le professeur Tetsuro Matsuzawa, président de l’Association Internationale de Primatologie*, et de son équipe du Primate Research Institut de l’université de Kyoto. Un autre regard sur le vivant non humain s’est ouvert à moi. Le professeur Masaki Tomonaga m’a fait l’honneur de m’intégrer dans son équipe de recherche sur le cheval. Il m’a appris ce qu’était la rigueur scientifique et la responsabilité de la science dans la connaissance humaine. Il travaille sur un programme de cognition comparée chimpanzé/cheval. Par exemple, nous avons pu démontré que les chevaux sont aussi capables que les chimpanzés de se servir d’un écran tactile.

Le regard du Japon sur le vivant non humain faisait du cheval un animal a qui l’on pouvait prêter plus de performance.

Les hypothèses qu’il posait faisaient de cet animal un être plus passionnant que l’image simpliste véhiculée dans les ouvrages de vulgarisation en France.

Alors, j’ai dit au professeur que le cheval avait de la chance qu’il pose son regard perspicace sur lui.

Oui, j’espère qu’un jour le cheval aura enfin droit à sa Jane Goodall qui comme elle l’a fait pour le chimpanzé fera connaitre cette espèce à travers un nouveau regard plus fin et moins partisan. En autre, cette primatologue a prouvé que le chimpanzé se servait d’outils, chassait le gibier et pouvait faire preuve d’empathie.

* Les primatologue sont des éthologues

Sophie Nicod - 02.12.2016
Ethologue - Enseignante

A propos de l'auteur

Sophie Barreau (chargée de mission, éthologue, BFEE2, enseignante BEES1) a intégré notre équipe en octobre 2016. Ses missions sont de travailler sur le programme de recherche CHEVALEDUC mis en place avec Jocelyne Porcher INRA et d'enseigner aux élèves l'éthologie du cheval ainsi que les avancées scientifiques des relations Homme/Cheval dans le cadre du travail.

Sophie Barreau nous fait partager à travers sa rubrique "L'oeil de Sophie" son regard passionné.

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